Séries

The Boys saison 4 : déjà la meilleure saison de la série anti-héroïque d’Amazon ?

Par Déborah Lechner
15 juin 2024

Les trois premiers épisodes de la saison 4 de The Boys sont disponibles sur Amazon Prime Video, et c’est un début plutôt encourageant.

Après le spin-off Eric Kripke, tirée des comics de Garth Ennis et Darick Robertson, n’a pas perdu son ton satirique et sa soif de sang, mais semble enfin prendre une direction claire, principalement en ce qui concerne Le Protecteur (Antony Starr) et Billy Butcher (Karl Urban).

Alors, après les îles à partouzes, les sashimis de baleine, les influenceurs nazis, les phallus géants et les bébés lasers (pardonnez l’enchaînement douteux), cette nouvelle saison de The Boys serait-elle celle de la maturité ? C’est en tout cas ce que suggèrent les trois premiers épisodes sortis ce 13 juin 2024. ATTENTION : SPOILERS !


TOUT EST DE VAUGHT FAUTE

Il suffit de voir un commando de clones débarquer la bite à l’air dans un mariage ou ce même commando de clones se bouffer les fesses à la queue leu leu pour constater que The Boys revient en forme. Comme dans les trois premières saisons, le ton est toujours farouche, l’humour crapoteux, l’esprit mal placé et l’énergie chaotique, tandis que la satire politique a balayé les quelques miettes de subtilité qu’il restait dans la série. Et tant mieux.

Maintenant que le Protecteur est parti en campagne aux couleurs (notamment capillaires) d’un certain milliardaire et ex-président républicain, certains ont été tentés de coller l’étiquette « woke » à la série d’Eric Kripke, à croire que les premières saisons avaient un message trop ambigu… La meilleure réponse possible : faire beugler « les wokes auront beau jaser, les anges vont chanter » à un faux Jésus dans un spectacle Vought on Ice, et faire s’entre-tuer tout ce beau monde dans un mouvement de panique.

Make America fucked again

Comme l’a martelé le showrunner quelques jours avant le début de la saison 4, The Boys ne prend aucune pincette quand il s’agit d’exprimer des opinions, a fortiori politiques. La série ne rigole pas avec les fachos, mais se moque d’eux, et le fait ici en se tapant fort sur les cuisses. Les Super et Vought ne sont plus les principales cibles des railleries et humiliations. Leurs sbires (employés et partisans) ont désormais une cible dans le dos, le but étant de tendre un miroir à peine déformant à la frange la plus radicale de l’Amérique trumpiste.

Ce sont donc les méchants et débiles profonds clairement identifiés comme tels qui ont les pires immondices en bouche, qu’il s’agisse de recracher les posts FB complotistes de QAnon, de régurgiter les théories farfelues sur les réseaux de démocrates satanistes et pédophiles, ou de ruminer sur l’adrénochrome, et le danger de la transidentité ou de la vaccination (avec des tacles contre J.K. Rowling ou Johnny Depp pour jeter un briquet dans le jerricane).

On aime déjà les détester

Bref, The Boys prend plaisir à chatouiller les narines de ceux qui voient encore le Protecteur comme un anti-héros et parlent du « wokisme » et des vaccins comme du mal du siècle.

Toutefois, l’autre côté n’est pas immaculé non plus. Après avoir poussé l’ambiguïté des Boys (Butcher le premier), la série a tout l’air de vouloir écorcher ses têtes d’anges, à commencer par Annie, dont il était difficile de soupçonner le é peu reluisant. En espérant toutefois que ces révélations ne seront pas qu’une simple parenthèse et offriront plus de contraste au personnage. Il est aussi agréable de voir que la série réussie toujours aussi bien à rendre détestable des personnages qu’on aurait eu envie d’apprécier, Sister Sage en tête.

Bad boys and girls

LES SALES GOSSES ONT GRANDI

Après le volte-face de Ryan à la fin de la saison 3, le début de la saison 4 revient sur ses pas et redéfinit enfin ce personnage qui jusqu’ici paraissait plus encombrant qu’autre chose. Exit donc le mini-psychopathe en puissance, et bienvenu au pré-ado complètement paumé qui doit échapper aux griffes de son père. Non seulement le fils de Becca s’impose comme le nouveau cœur émotionnel du récit (même si Frenchie et Kimiko ne restent pas loin), mais il permet également à Butcher de trouver sa voie après trois saisons d’errance.

Après avoir entrelacé leurs intérêts dans la précédente saison, et établi que le leader déchu des Boys et le Protecteur se ressemblaient plus qu’ils ne voulaient bien l’ettre, la saison 4 les font emprunter des chemins opposés. Le premier avance vers Ryan, le second vers son propre reflet étant donné qu’il ne peut pas aimer, transmettre, faire confiance, ni même protéger.

Le dommage collatéral

Il est aussi agréable de voir que les épisodes savent se poser entre deux gerbes de sang pour aborder des sujets moins vastes que « le monde est fou, we live in a society », comme la dépression et le post-partum, la saison étant, a priori, placée sous le signe de la crise existentielle, qu’on parle des personnages ou de la série en elle-même.

Les trois premiers épisodes de la saison 4 de The Boys sont d’ores et déjà disponibles sur Amazon Prime Video

Rédacteurs :
Tout savoir sur The Boys - Saison 4
Vous aimerez aussi
Commentaires
Veuillez vous connecter pour commenter
20 Commentaires
Le plus récent
Le plus ancien Le plus populaire
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires
Jpg22
Jpg22
il y a 10 mois

La série 4 tiens toutes ces promesses les super-héros et le protecteur en tête de plus en plus déjanté avec parfois quelques pointes d’humour. Mais il faut aimer ce genre de série et le prendre au deuxième ou x degré mais on voit les super-héros dopés jusqu’à la moelle on les voit différemment.

Flash
Flash
il y a 11 mois

Des trois épisodes que j’ai vu, c’est pour l’instant la moins bonne saison. ça tourne en rond, ça n’avance pas, certaines sous histoires sont sans intérêt (le Français)
Bref il est temps que ça se termine.

NemesisTheWarlock
NemesisTheWarlock
il y a 11 mois

Cette saison aurait dû être la dernière, ça n’avance pas ! J’apprécie globalement la série, mais, soit les Boys tuent Homelander, soit c’est le contraire, et on en finit une bonne fois pour toutes. Et la logique pencherait plutôt vers la seconde option tant le combat est déséquilibré. Et ce n’est pas la sous intrigue politique lente et inutile pour l’instant qui va nous aider.

letruc
letruc
il y a 11 mois

Je suis peut-être vieux jeu mais, qu’est ce que pour vous le « wokisme » ?
Ou alors, je ne comprends pas la signification. Je lis « wokisme » partout. Mais, c’est quoi en fait ?
Voir deux hommes s’embrasser, c’est du « wokisme » ?
Critiquer les Qanon, c’est du « wokisme » ?
Expliquez moi…

Rastan999
Rastan999
il y a 11 mois

Vu les deux premiers épisodes et je suis déçu.
je suis plutôt d’accord avec les commentaires ci-dessous. Ça tourne en rond, c’est plein de wokisme à deux balles, et surtout ça n’avance pas. Le charisme de starlight est vraiment zero, a-train et l’homme poisson n’en finissent pas de ressasser la même trame scénaristique, etc. Et en plus, les boys auraient dû se faire dezinguer 3 fois rien que dans le premier épisode de cette saison, mais il n’en est rien. Si la future présidente vaut fait sauter la tête de yowie, alors la j’aurai dit ok! Au lieu de ça, elle se contente de parader et ne réagit même pas quand Le charcutier lui allume la tronche à bout pourtant. Encore pire, quelques temps plus tard ils forgent une alliance dans un huis clos désespérant. Bref, ils ont perdu le mojo.

Pompom
Pompom
il y a 11 mois

Les combats sont d’un ennui et d’une pauvreté sans nom. Comme pour la fin de la saison 3, ça se bat dans des locaux vides, les dégâts sont limités aux seuls protagonistes, ça joue le gore facile.

Ultra Vomito
Ultra Vomito
il y a 11 mois

Les thématiques sont sympa, mais comme dit plus bas on tourne en rond. On sent la rallonge et il serait temps de conclure tout cela.
Quelque effet gores ou xXx gratuit mal venue.
Et ce wokisme tout le temps, partout c’est relou.
Bref sympa sans + . Pour le moment.

skynet
skynet
il y a 11 mois

3 episodes et je m’arreterais là , le wokisme degoulinant non merci
Le réalisateur s’est tuer lui meme

at-tlantis
at-tlantis
il y a 11 mois

La série commence bien .
mais maintenant j’en ai ma claque de voir du sex ou des bites alors que cela n’apporte rien à l’historie

SAlt & Pepa
SAlt & Pepa
il y a 11 mois

Un jour il faudra nous expliquer où les journalistes ont pris ce plis de poser une fausse question dans les titres de leurs articles. Faut assumer vos parti-pris les gens, c’est votre métier.

Je sais bien que c’est une affirmation déguisée en question ouverte mais comme j’ai envie de faire semblant de ne pas comprendre, je vais répondre. NON.

C’est toujours aussi kitch. Mention spéciale aux costumes.

C’est toujours aussi bête. Traiter le fascisme de cette manière c’est minimiser ce qu’il est intrinsèquement, la mort de tout ce qui vit et l’échec à la fin mais au prix de grandes soufs pour la majorité des gens. C’est dommage, cette série est de la satire politique à la petite semaine qui n’a jamais étudier son sujet.

Les scènes d’action sont mal foutues. Il faut dire que la réalisation est plate en plus de mal intégrer des effets spéciaux très moyens.

Toutes les scènes de bagarres sont ponctuées d’effets gores absolument immondes parce que numériques et donc visibles et surtout d’une violence absurde qui n’apporte rien à part de la lassitude. Plus de nervosité et moins d’hémoglobine numérique serait un plus.

J’aime bien Karl Urban mais là à part grogner il ne fait plus rien.

La majorité du casting est énervant. Erin Moriarty n’a pas du tout le charisme d’un antagoniste crédible face à un Antony Starr qui semble de plus en plus s’ennuyer dans son rôle.

Les personnages sont caractérisés par des gimmics qui se comptent sur la moitié des doigts d’une main et n’évoluent pas.

Et surtout, surtout, ça tourne en rond, ça prend son temps pour nous raconter toujours les mêmes choses sans qu’on voit le bout de quoi que ce soit.

Mention spéciale au gamin du Homelander campé par un acteur ado qui est en train de muer. En V.O c’est inable.

Jamais lu le comic book dont je trouve le dessin dégueulasse et bon, le truc de prendre le contre-pied des super-héros pour raconter au final des histoires de super-héros, c’est un concept qui tourne en rond.

Voilà. Est-ce que c’est la meilleure saison? De mon point de vue, non. Mais comme ce n’est pas non plus une bonne série… toujours de mon point de vue.