La série Apple TV+ est au cœur d’un procès pour plagiat, une réalisatrice réclamant plusieurs dizaines de millions de dollars de dommages et intérêts pour des similitudes entre la série et l’un de ses films.
La carrière de M. Night Shyamalan a toujours oscillé entre succès retentissants et échecs cuisants. Adoubé grâce à des chefs-d’œuvre tels que Sixième Sens et Incassable, il a également été capable de nous infliger des tortures filmiques comme After Earth, ou pire, Avatar : le Dernier Maître de l’Air, qui a souillé l’enfance de beaucoup trop de spectateurs. Dernièrement, son récent Trap, qui n’a vraiment pas conquis la rédaction.
Sa série Servant fait plutôt partie de la première catégorie, et a été plutôt bien accueillie par le public et la critique. Crédité en tant que producteur et showrunner de la série, Shyamalan s’est associé au scénariste-réalisateur Tony Basgallop, pour créer la série pour le compte d’Apple TV+. Après quatre saisons, Servant s’est conclue, laissant ainsi penser que l’histoire était terminée. Cependant, un nouvel épisode, bien réel, semble être en train de s’écrire, puisque Shyamalan et Apple se retrouvent aujourd’hui confrontés à des accusations de plagiat.

Servant : une nounou pas vraiment d’enfer
sca Gregorini, réalisatrice italo-américaine, a intenté une action en justice contre M. Night Shyamalan et Apple TV+, alléguant que Servant s’inspire fortement de son film indépendant de 2013 intitulé The Truth About Emanuel. Porté par Kaya Scodelario (Skins) dans le rôle principal, secondée par Jessica Biel et Alfred Molina, le long-métrage de Gregorini raconte l’histoire d’une jeune femme qui accepte de servir de baby-sitter à la poupée de sa voisine, une mère ayant récemment perdu sa fille.
De manière similaire, Servant présente Dorothy Turner, une mère endeuillée qui utilise une poupée très réaliste (une poupée « reborn ») pour combler le vide laissé par la perte de son enfant, qui engage une nourrice pour s’occuper de son bébé/cette poupée. Gregorini affirme que les créateurs de Servant ont reproduit l’essence de son film sans autorisation, et elle réclame 81 millions de dollars en dommages et intérêts.

Shyamalan : copieur ou pas copieur ?
Du côté de la défense, M. Night Shyamalan, accompagné de la productrice Taylor Latham, du scénariste Tony Basgallop et du responsable de la programmation chez Apple TV+, Matt Cherniss, réfute fermement ces accusations. L’avocate Brittany Armadi a déclaré que Tony Basgallop avait commencé l’écriture de la série un an avant la sortie de The Truth About Emanuel.
Elle soutient que les créateurs de Servant ne doivent rien à sca Gregorini, et affirme que toute similitude est purement fortuite. De plus, la défense souligne que les poupées « reborn » existent depuis le début des années 2000 et ont été utilisées dans diverses œuvres littéraires et cinématographiques. De ce fait, l’utilisation de ces poupées dans des œuvres de fiction ne saurait être la propriété exclusive de quelqu’un.

Le procès, qui s’est ouvert le 14 janvier 2025 à Riverside, en Californie, vise donc à déterminer si Servant est, oui ou non, substantiellement similaire à The Truth About Emanuel et si sca Gregorini est en droit de recevoir les indemnisations qu’elle réclame. L’avocat de la réalisatrice, Patrick Arenz, a présenté aux jurés des extraits des deux œuvres, mettant en évidence les parallèles entre les deux histoires.
D’après Variety, l’avocat aurait déclaré que sans l’oeuvre de Gregorini, la série de Shyamalan n’aurait jamais existé.
« Il s’agit d’une affaire simple. Il n’y aurait pas de Servant sans Emanuel ».
La défense, quant à elle, compte débouter purement et simplement l’accusation, et démontrer que les ressemblances alléguées entre Servant et The Truth about Emanuel ne constituent pas une violation du droit d’auteur. Il faudra attendre plusieurs mois avant d’avoir un semblant de rendu de jugement et que Apple et M. Night Shyamalan soient fixés sur leur sort.
Le speech des 2:est intriguant. Et est ce que quelqu’un a vu l’un et l’autre chez EL ou dans les lecteurs et a un avis? Ca m’interesse!