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The End Of The F***ing World 2 : critique d’un retour réussi sur Netflix

Par Alexandre Janowiak
8 novembre 2019
MAJ : 25 novembre 2021

Dans sa volonté de pérenniser ses succès, Netflix commande de nombreuses suites à tout bout de champ et notamment de séries qui n’en avaient pas besoin à première vue comme The End Of The F***ing World a connu le même sort avec l’aide de Channel 4, diffuseur originel, et revient deux ans après sa saison 1. Est-ce que ça valait le coup ?

The End Of The F***ing World Saison 2 : Affiche US

TEMPS ADDITIONNEL

La première saison de son petit effet sur une partie de la rédaction. Cependant, on n’était pas très pressé de voir la suite des événements commandée par Netflix. En effet, il y avait de quoi s’inquiéter de ce retour tardif tant le final de la saison 1, malgré son ouverture, offrait une conclusion nihiliste qui correspondait parfaitement à l’ambiance du show. Il nous semblait donc difficile de faire mieux en l’état.

Et pourtant, il n’y a pas à dire, cette deuxième saison offre une nouvelle salve d’épisodes très réussis et donne une terminaison encore plus satisfaisante à la série.

 

Photo Jessica BardenAlyssa esseulée

 

D’abord parce que la scénariste et créatrice de Alex Lawther). Un secret savamment conservé par Netflix (et Channel 4) qui s’est assuré de ne pas dévoiler au détour d’affiches et de bandes-annonces si le jeune homme était de retour ou non pour impatienter les spectateurs. Et la réponse ne sera pas balancée dès les premières secondes de cette saison 2, au contraire.

Avec une belle habilité, cette saison 2 s’ouvre d’abord sur un nouveau personnage incarné par l’excellente Jessica Barden) dont la vie a basculé depuis la fin de la saison 1. L’arrivée de Bonnie va ouvrir de nouvelles perspectives et créer le point central de cette deuxième saison. De quoi lancer cette saison 2 efficacement tout en revenant très vite sur le destin du duo originel.

 

Photo Naomi AckieLa duplicité de Bonnie en un superbe plan

 

BONNIE-FIER

Ce qui faisait l’une des forces de The End Of The F***ing World dans sa saison 1 était son rythme effréné, particulièrement aidé par son format de huit épisodes de 20-25 minutes lui permettant de densifier son récit et de faire évoluer son intrigue et ses personnages rapidement. Dans cette saison 2, la série conserve ce format et garde donc ce bel élan. Cependant, elle se sert de l’énergie de la première saison pour se donner une vraie maturité.

Ainsi, la série replonge ses personnages dans un road-trip à l’humour noir décapant et aux situations rocambolesques jonglant entre quiproquos, mensonges, trahisons et bizarreries. Esthétiquement parlant, la série conserve aussi une sublime patine. L’ambiance est très soignée et les jeux de cadres sont souvent pertinents, jamais grandiloquents et toujours à la hauteur des personnages. Enfin, la bande originale est toujours aussi entrainante.

En revanche, la fuite en avant énergique et folle de la première saison se transforme en balade plus réfléchie qui se figera très vite autour de quelques lieux qui guideront l’ensemble des personnages.

 

Photo Naomi Ackie, Jessica BardenL’heure de la confrontation a sonné

 

Par conséquent, la saison 2 de The End Of The F***ing World pourra sembler moins déjantée que la première (c’est totalement le cas) et les amoureux de road-movie auront sans doute la sensation que le récit tourne un peu en rond. Mais cette décision apporte énormément à la série qui gagne une autre énergie, une dynamique plus sage.

Le temps de la fuite est terminé et il est temps pour les personnages de se confronter à leur émotion, leur sentiment, leur traumatisme, leur vie et leur avenir au bout du chemin. C’est là que la saison 2 gagne en ampleur, car ils ne peuvent plus échapper à la dureté et l’âpreté du monde (meurtres, agressions ou harcèlements sexuels, le deuil…) comme lors de leurs multiples aventures en saison 1.

Au contraire, c’est justement en essayant de le comprendre et de le dompter qu’ils pourront trouver une certaine forme d’accomplissement personnel et pourront enfin avancer. Le moyen d’offrir une saison menée par une tristesse languissante qui va trouver une conclusion apaisante et complice aux personnages de The End Of The F***ing World. En espérant qu’il n’y ait pas de saison 3 (vraiment !).

 

Affiche officielle

Rédacteurs :
Résumé

Avec son humour noir, son ambiance soignée, sa bande originale entraînante et surtout des personnages extrêmement bien écrits, The End Of The F***ing World réussit son retour. À l'image de ses personnages, la série est plus réfléchie, plus sage et plus mature. Pari gagnant pour cette saison 2.

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Minibus
Minibus
il y a 3 années

On tue les animaux en trouvant ça drôle série sans intérêt. Pauvrement débile. A fuir.

patman
patman
il y a 5 années

Beaucoup moins déjanté certes, et parfois angoissant (l’avant-dernier épisode…) mais une belle évolution dans les personnages, toujours aussi attachants.

La fin est très satisfaisante comme ça, inutile d’en rajouter je suis bien d’accord.

Jojo
Jojo
il y a 5 années

Très bonne saison 2, j’ai é un bon moment et l’ambiance de la série est toujours aussi excellente. Et vu la fin j’ai du mal à imaginer une 3ème saison !

Alexandre  Janowiak
Alexandre Janowiak
il y a 5 années

@cobrakai,

en effet, petit lapsus avec le prénom de l’actrice, c’est corrigé ! Merci !

cobrakaï
cobrakaï
il y a 5 années

Une petite erreur :
« Pour une raison qu’on ne spoilera pas ici, elle est liée aux aventures des deux adolescents rebelles et cherche à retrouver Jessica (Jessica Barden) »
>>> cherche à trouver Alyssa

J’ai trouvé cette saison 2 chiante au possible.
C’est pas une sensation que le récit tourne en rond, c’est un fait. La série n’avait pas besoin d’une saison 2, et elle le prouve.

Pas d’humour. Pas de rebondissements intéressants, et quand il y en a un, ils sont prévisibles. Leur vie après leur folle épopée est totalement quelconque. Le pharmacien qui coche la case soutient aux femmes. La pseudo évolution du rapport entre James et Alyssa est sans intérêt, parce qu’il n’y aura pas 5 ou 7 saisons d’une quinzaine d’épisodes. Que les personnages évoluent ou pas n’a aucun intérêt, car on est dans un genre fermé qui ne le permet pas.

Je serai très surpris d’une saison 3.