Films

Mufasa : pourquoi c’est l’anti-Avatar, qui n’a rien compris au cinéma numérique

Par Antoine Desrues
7 février 2025
© Canva Disney / 20th Century Studios

Mufasa a laissé Antoine plus que perplexe quant à son utilisation de l’animation en 3D photoréaliste. Ça méritait bien un édito.

Même si ça peut sembler difficile à croire, Mufasa : Le Roi Lion me trotte dans la tête depuis mon visionnage au cinéma. Non pas que le film m’ait touché ou ionné, puisque c’est même tout l’inverse : j'ai été étonné par mon absence totale d’émotions, y compris en ce qui concerne les triggers nostalgiques attendus d’un film qui a bercé mon enfance.

C’est aussi pour cette raison que je tenais à écrire cet édito à la première personne. Même avec la distance critique de mise, je m’estime être très bon public, et je pense qu’il est assez facile pour un film de m’emporter dans son histoire. Pour être franc, j’avais peu d’espoir d’être conquis par Mufasa après la critique de Déborah, qui me semblait dans la continuité logique de mon propre avis sur Le Roi Lion de 2019.

https://www.youtube.com/watch?v=7QewC-oR9Js

Déception totale

Pourtant, la veille de mon retour chez ma famille pour les vacances de Noël, j’ai tenu à voir le prequel séance tenante sur le bel écran géant du Grand Rex. Sans doute qu’une part de moi espérait capter un pourcentage infime de magie enfantine avant le début des fêtes, tandis qu’une autre part avait la curiosité morbide de voir Barry Jenkins, le réalisateur de Moonlight et Si Beale Street pouvait parler, se fourvoyer sur un tel blockbuster, comme on ralentit devant un accident de la route.

Sauf que sur le moment, Mufasa n’a même pas réussi à me décevoir ou à m’agacer pour que je sorte de la salle furieux. Mon sentiment se résumait à un ennui poli, que j’ai très vite mis sur le dos des codes ronflants du prequel nostalgique (comment Scar est-il devenu Scar ? Comment le Rocher des lions est-il devenu le Rocher des lions ?) et de la gestion rythmique atroce d’un deuxième acte qui traîne la patte – ironique pour des animaux en plein voyage.

Mufasa : Le Roi Lion : Photo
Cringe Valley

Mais le pire, c’est que jamais le film n’est parvenu à m’émerveiller pour la vitrine technologique qu’il est. Bien que je sois loin d’être un expert dans le domaine des VFX, ceux qui commencent à me connaître sur Ecran Large savent que le sujet me ionne, et peut même me faire pardonner dans certains cas les errances narratives d’un film.

Malgré toute la détestation que j’ai pour Le Roi Lion de 2019 et sa démarche de copier-coller imbécile, j’y détecte aussi en de rares instants la soif d’expérimentation technique de Jon Favreau, seule velléité d’un projet impossible à rendre intéressant. Au-delà de son approche novatrice de la caméra virtuelle, la qualité des fourrures, de l’eau ou des effets de lumière avaient réussi sur quelques plans à me subjuguer, surtout avec le référent de 1994 en tête.

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bidusky
bidusky
il y a 4 mois

Comme quoi, les goûts, les couleurs, les ressentis de chacun. Personnellement j’ai beaucoup aimé cette nouvelle réalisation et notamment la proposition qui est faite de l’histoire de Mufasa. Tout ceci est plutôt cohérent et c’est un film qui réussi à plaire à toute la famille. Tant pour les prouesses technologiques, qu’au niveau des dialogues et de la version VF vraiment bonne.
Après un premier Roi Lion peut-être encore plus joli mais sans aucune surprise, ce nouveau film apporte enfin un petit plus dans l’univers des lions les plus célèbres de l’entreprise de la souris à grandes oreilles

Flo1
Flo1
il y a 4 mois

Bon film d’animation, bien plus dense et complexe qu’un « Avatar »…

Joey Joe Joe Jr Shabadoo
Joey Joe Joe Jr Shabadoo
Abonné
il y a 4 mois

C’est marrant car ce côté mode photo de jeu vidéo, c’est un peu ce que j’ai ressenti devant Avatar 2 (grand fan du 1). Je précise que je suis assez sensible à l’effet caméra vidéo (compensation de mouvement 100% désactivée à la maison).
..
C’est donc possiblement le VFR (des enfers) qui m’a sorti du film, comme l’avait fait le HFR du Hobbit en son temps 🙈🙈🙈
..
Quant à Mufasa, je fais partie de la minorité qui boycotte totalement les live action de Disney 💸=🗳️. En espérant un jour être ret par d’autres 💸💸💸

rezga
rezga
il y a 5 mois

Très intéressant ! Perso je n’ai vu aucun des Disney live, à part un bout de Dumbo qui m’a suffit à comprendre que ça n’avait aucun intérêt ! A l’inverse j’apprécie énormément Avatar et ton commentaire sur le filmage de Avatar ancré dans le réel ça me donnerai presque envie de voir ce que donne Mufasa juste pour le comparatif. Car il est vrai que la force des deux Avatar c’est le côté organique du filmage.

Clément REGAZZONI
Clément REGAZZONI
Abonné
il y a 5 mois

Édito très intéressant.
Je n’ai pas encore vu le film, je tiens pas particulièrement à le voir mais je vais accompagner quelqu’un qui en a très envie.
Étant étudiant en VFX, je suis tout de même curieux de voir si je ressentirai la même chose que toi lors de mon visionnage. Est-ce que les images suffiront à me subjuguer ou au contraire, est-ce que l’absence totale d’émotion me feront voir tout ça d’un mauvais oeil ?
Affaire à suivre…