Assassin’s Creed Shadows est repoussé en 2025, la même année que le très attendu Ghost of Yotei. Mais le PDG d’Ubisoft dit que ce n’est pas un problème.
Pour ceux qui doutaient toujours, la situation d’Ubisoft est désormais claire. C’est la panique totale. La crise que traverse la firme continue de s’aggraver après le crash de Star Wars : Outlaws. Il n’y a plus droit à l’erreur. L’éditeur, cette fois, semble en avoir bien conscience. Dans l’urgence, Yves Guillemot (PDG d’Ubisoft) aurait même ordonné une enquête en interne ce 25 septembre (selon Insider Gaming) afin de remettre en question ses stratégies et d’en déterminer de nouvelles, plus à même de produire des jeux de qualité.
Mieux vaut tard que jamais, diront certains. Mais un peu tard quand même… Avec son prochain blockbuster, Assassin’s Creed Shadows, Ubisoft va se retrouver à miser toutes ses dernières billes et c’est avec ce titre que le changement de stratégie doit devenir visible pour les joueurs. Ce qui explique pourquoi le jeu vient d’être repoussé au 14 février 2025.
D’ici là, il va falloir tout repenser. Et ça a déjà commencé avec l’abandon d’Ubisoft de sa politique des Season (alléluia) et l’annonce de la sortie de Shadows sur Steam dès le premier jour (un aveu d’échec pour Ubisoft Connect). Toutefois, cette retraite stratégique ne comportera pas que des avantages. En débarquant en 2025, Shadows se retrouve face à une concurrence massive. Notamment face à un certain Ghost of Yotei, suite d’un jeu très apprécié.

Deux samouraïs en 2025
Parfois le destin s’acharne. Alors qu’Assassin’s Creed Shadows était déjà fragilisé (par quelques polémiques et par la situation globale d’Ubisoft), voilà qu’un autre jeu prenant place dans le Japon féodal débarque pour lui faire de l’ombre. Et pas n’importe lequel. Ghost of Yotei est la suite de Ghost of Tsushima : un jeu qui a marqué l’année 2020 et dont le nouvel opus est attendu par les fans depuis longtemps.
Ainsi, au moment même où celui-ci est annoncé, Shadows se retrouve reporté l’année de sa sortie. Une vilaine coïncidence qui ne joue pas en la faveur d’Ubisoft. Les deux jeux nous proposent d’incarner un samouraï à des époques rapprochées (Ghost of Yotei se déroule en 1603 et Shadows à la fin du XVIe siècle). Il sera difficile de ne pas les comparer.
Ubisoft candide ?
Néanmoins, ce mercredi 25 septembre, Ubisoft a tenté de dissiper les inquiétudes concernant un potentiel impact des ventes de Ghost of Yōtei sur celles d’Assassin’s Creed Shadows. Lors d’une conférence téléphonique, Yves Guillemot s’est exprimé à ce sujet : « Je pense qu’il y a suffisamment de place pour des jeux de très haute qualité et ces deux jeux peuvent très bien se vendre. »
Une telle confiance fait plaisir à voir et, en temps normal, on aurait envie d’y croire. Mais on ne peut ignorer ce qui s’est é tout récemment avec le duel entre Star Wars : Outlaws et Black Myth : Wukong. Ces deux triples A n’avaient pour le coup pas grand-chose de similaire (en dehors de l’aspect action-aventure) et pourtant l’un a totalement écrasé l’autre au niveau des ventes. Le choix des joueurs a été impitoyable. Alors, que se era-t-il entre deux triples A qui marchent sur le même terrain ? Il y aura probablement une préférence.

Durant la conférence, le directeur financier d’Ubisoft, Frédérick Duguet, a précisé que la principale préoccupation de l’entreprise était désormais d’assurer la qualité d’Assassin’s Creed Shadows :
« En ce qui concerne la concurrence autour d’Assassin’s Creed Shadows, notre priorité est de livrer une expérience exceptionnelle, avec son approche à deux voix, offrant deux gameplays différents et complémentaires entre Yasuke et Naoe. Tout ça dans un Japon féodal qui devrait vraiment attirer les joueurs. […] Notre décision [de reporter le jeu] vise à nous assurer que nous peaufinons le jeu pour tenir cette promesse. »

Entre Charybde et Scylla
On ne souhaite évidemment que le meilleur pour la sortie d’Assassin’s Creed Shadows, en espérant surtout que les décisions qui seront prises à partir de maintenant seront positives pour la santé financière de la boîte mais aussi pour le bien de ses employés. Mais il y a encore du chemin à faire.
Ce matin du 26 septembre, Ubisoft a vu son action tomber en dessous de la barre symbolique des 10 euros (oscillant aux alentours des 9,30 euros) ce qui marque encore un nouveau record dans sa chute. La côte de l’entreprise n’avait jamais été aussi basse depuis 2013. Yves Guillemot est définitivement sur la corde raide du côté des investisseurs et, à ce stade, c’est sa place qui est en jeu.
Et du côté des équipes d’Ubisoft c’est tout aussi tendu (et ça peut totalement se comprendre). Une grève des travailleurs de la firme vient d’ailleurs être annoncée et elle est prévue pour les 15, 16 et 17 octobre prochains.
Le « télétravail rogné, les salaires en berne [et le] dialogue social en panne » ont été mis en cause. Peaufiner Assassins’s Creed Shadows ne sera donc pas suffisant. Pour faire de bons jeux, il faut une bonne gestion de ses employés. Une responsabilité qui nécessite autant de soin (si ce n’est plus) que de développer un triple A.
Les vrais fan de AC dont je fais parti, n’ont que faire d’un jeu de samouraï
Ce que nous voulons, c’est une autre épopée d’AC… et celle-ci promet
@Leo Martin
Si vous voulez y’a le poste de DRH d’Ubi Paris qui est ouvert actuellement 😉
Le parallèle entre Outlaws et Black Myth me semble peu adapté. SW a beaucoup payé sa sortie très proche de Black Myth (et son manque de polish) plus que son genre similaire. Si AC Shadows sort en février et Ghost en fin d’année, je ne les imagine pas se parasiter.
Et vu que Ghost vient d’être annoncé et ne s’est engagé sur aucune date précise autre qu’un vague 2025, je doute qu’ils aient prévu de le sortir dans seulement 5 mois.
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En ant, j’espère pour Ghost qu’ils ne se retrouveront pas face au rouleau-compresseur GTA 6