Comment l’IA peut vous aider à agrandir vos photos et vidéos sans perdre en qualité ?

N’avez-vous jamais rêvé d’agrandir vos photos et vidéos de basse qualité, tout en les rendant plus nettes ? Telle est la promesse de l’upscale par IA interposée.

L’intelligence artificielle est en train de métamorphoser, peu à peu, notre perception du monde. Et de nouveaux outils numériques font leur apparition, dans le but de réaliser ce que l’on croyait jadis quasi impossible. À commencer par des moteurs graphiques éblouissants tels qu’Unreal Engine 5, la nouvelle référence dans le domaine du gaming.

Mais parmi les usages que l’IA a apportés au secteur audiovisuel, c’est sans aucun doute l’upscale qui a fait le plus de bruit auprès du grand public. Et pour cause : bien que ce terme ne vous dise peut-être rien, c’est une technologie relativement simple qui permet d’augmenter la taille d’une image sans altérer sa qualité. Une aubaine pour les amateurs de photos et vidéos d’archives, qui pourraient bien transposer les films de Charlie Chaplin en 4K.

Alors en quoi consiste ce fameux outil d’upscale par IA interposée ? Et surtout, peut-il nous débarrasser définitivement des pixels disgracieux ? On vous explique tout.

 

Parfois, mieux vaut s’abstenir d’utiliser les outils d’upscale par IA interposée…

 

L’upscale par IA interposée, c’est quoi exactement ?

La fonction d’upscaling, que l’on appelle aussi « agrandissement des images par rééchantillonnage », est une technique qui permet de redimensionner des photos ou vidéos grâce à l’ajout de pixels. On distingue plusieurs types d’upscaling : il peut être basique, avec la « simple » duplication de certains pixels, ou par interpolation (création de pixels manquants avec la moyenne des pixels déjà présents). 

Jusqu’ici, le rendu était plutôt convaincant pour agrandir légèrement des images de qualité décente, mais il se révélait bien plus approximatif sur les fichiers compressés de basse qualité. Du moins, c’était sans compter l’arrivée de l’IA qui a permis à l’upscale de révolutionner la retouche de nos photos et vidéos. 

 

Un petit pas pour l’homme, mais un pas de géant vers la fin des pixels

 

En effet, l’agrandissement des images via l’intelligence artificielle est désormais la méthode la plus efficace pour augmenter leur taille, sans altérer leur qualité. Et pour cause : au lieu de se concentrer sur des petits échantillons de pixels, l’upscale par IA va se baser sur l’image entière tout en s’appuyant sur des algorithmes pointus, spécialement entraînés avec des millions d’images pour offrir un résultat le plus réaliste possible. Et quand on voit ce que les écrans du futur nous réservent, on peut dire que cette technologie arrive pile au bon moment.

Généralement, l’IA va commencer par examiner l’image pour définir ses principaux éléments, à savoir les zones d’ombre, les visages, les bords, les textures, etc. Elle pourra ainsi adapter l’ajout des pixels avec une parfaite connaissance de la photographie à retoucher, mais également améliorer certains détails comme les contours pour éviter le « crénelage » (la forme d’escalier de pixels qui se crée sur les courbes ou les diagonales). Les pixels moches n’auront plus jamais leur place ici.

 

À qui le tour ?

 

Quels sont les meilleurs logiciels d’upscale par IA interposée ?

Il n’aura pas fallu attendre bien longtemps avant que les outils d’upscale par IA interposée ne fassent une percée sur le marché. La guerre est désormais déclarée entre les principaux éditeurs de logiciels photo, mais aussi les « outsiders » qui souhaitent se faire une place sur ce segment encore très jeune. Jetons donc un œil aux forces et faiblesses des principaux outils que l’on peut trouver sur Internet. 

 

Gigapixel AI : le pionnier de l’upscale par IA interposée

 

Un bon dépoussiérage via Gigapixel AI, ça ne fait jamais de mal

 

Le premier logiciel de notre sélection est sans doute l’un des plus réputés pour l’upscale par IA interposée, car il en a fait sa spécialité depuis le tout début. Et à son lancement en 2018, on peut dire que cet outil développé par Topaz Labs nourrissait déjà de grandes ambitions, en prétendant notamment « faire mieux que d’autres logiciels tels que Photoshop ». 

Mais au-delà des belles paroles, Gigapixel AI semble vraiment impressionnant puisqu’il permet d’augmenter la taille d’une image jusqu’à 600 %. Et ceci, tout en conservant les détails d’origine grâce à son moteur d’intelligence artificielle propriétaire. 

 

 

Dans le même temps, il propose une véritable myriade de paramètres pour redimensionner la photo ou la vidéo, mais se retrouve limité en termes de retouche d’image. Juste le minimum syndical pour ajuster le flou, le bruit, etc. 

On regrette aussi son temps de rendu assez long et son interface, peu fluide par rapport à la plupart de ses concurrents. Côté tarifs, il faudra aussi vous accrocher, car Gigapixel AI est vendu à 99 $ sur Windows et macOS.

 

Pixelmator Pro : le choix de la polyvalence

 

Différence subtile, mais différence tout de même

 

Avec sa fonction ML Super Resolution, lancée en décembre 2019 et basée sur le machine learning, Pixelmator Pro compte bien se placer comme l’une des références en matière d’upscale par IA interposée. Mais en plus de cela, il propose aussi de nombreuses autres options pour éditer et retoucher les images, comme le rognage et la fonction de dessin. Parfait pour exprimer votre âme d’artiste, comme dans l’excellent film Faites le mur.

Parmi ses qualités, on notera également la dimension personnalisable qui vous permet de choisir la taille finale de l’image au pixel près, mais aussi la taille de rendu moins volumineuse que sur les autres logiciels. Eh oui, la précision, c’est important.

En revanche, bien qu’il soit moins cher que son concurrent Gigapixel AI (43,99 €), Pixelmator Pro n’est disponible que sur macOS. Force à vous, chers utilisateurs de Windows…

 

Adobe Photoshop : la valeur sûre

 

Avec autant de paramètres d’édition, on pourrait au moins le transformer en dragon, non ?

 

Le logiciel phare d’Adobe est certainement l’un des plus complets lorsque l’on parle de retouche photo, et sa récente fonction Super Resolution est vraiment la cerise sur le gâteau. Enfin un outil d’upscale par IA interposée sur Photoshop !

Néanmoins, on regrette que la taille du rendu soit bien plus lourde que sur les logiciels concurrents. Mais Photoshop peut toujours se rattraper par son temps de rendu supersonique, qui permet de gagner de précieuses minutes sur les gros projets. Et en plus de cela, son rapport qualité-prix est plutôt correct si vous comptez faire bien plus que du « simple » agrandissement d’images par rééchantillonnage : 11,99 € par mois, avec tout l’attirail indispensable pour la retouche photo.

 

Upscayl : l’alternative économique

 

Quand le terme « flou artistique » prend tout son sens

 

Et enfin, si vous ne souhaitez pas sortir le chéquier pour pouvoir agrandir vos photos sans trop perdre en qualité, sachez que l’on trouve de nombreux outils gratuits comme Upscale, disponible sur macOS, Windows et Linux.

Bien qu’il ne vous coûte pas le moindre centime, sachez qu’Upscayl est capable d’agrandir les images de votre choix jusqu’à 400 %, avec une netteté saisissante et sans perte de qualité notable. On notera aussi la présence de plusieurs types de rendu, dont un mode « Digital Art » qui rendra votre photo similaire à un dessin. 

 

 

 

Au final, que faut-il en retenir ? 

 

L’upscale améliore au moins la qualité de l’image

L’upscale par IA interposée est une technologie encore très jeune, mais qui se démocratise progressivement grâce à des logiciels grand public qui tendent à rendre son utilisation la plus simple possible. Mais alors, l’IA pourrait-elle mettre les graphistes au chômage, sur le long terme, comme dans un épisode dystopique de Black Mirror ? Rien n’est moins sûr, car malgré des résultats qui s’améliorent de jour en jour, elle ne constitue pour le moment qu’un simple outil aux applications relativement limitées. 

Par ailleurs, ne vous attendez pas à des miracles en termes de rendu : les photos que vous retouchez via l’upscale par IA interposée sont encore loin d’arriver à la cheville des clichés « sources » de bonne qualité. Idem pour les vidéos, qui peuvent imiter de loin la qualité 4K sans que l’illusion soit parfaite pour autant. Bref, les éditeurs de ce type de logiciel ont encore du pain sur la planche.