John Wick : le réalisateur de la saga n’a pas trop aimé Le Continental, la série Amazon

Le Continental. Et ça se voit.

Débutée en 2014, la franchise John Wick n’a cessé de gagner en ampleur. Le budget de 20 millions de dollars a gonflé jusqu’à plus de 100 millions pour le quatrième volet, tandis que les scénaristes construisaient un univers dit « étendu » capable d’inspirer bien sûr moult spin-offs. Récemment c’est Ballerina, avec Ana de Armas, qui est sorti sur nos écrans après une production ultra-chaotique. Mais il n’est pas le premier, puisqu’en 2023 sortait sur Prime Video Le Continental : D’après l’Univers de John Wick, une mini-série de trois épisodes.

Pourtant menée par Mel Gibson, ce prequel se déroulant dans les années 1970 et relatant les débuts du célèbre repaire d’assassins n’a pas fait forte impression à la presse, qui n’a pas manqué de le comparer défavorablement à la saga originale. Et a priori, ce n’est pas la faute de Chad Stahelski, ancien cascadeur et réalisateur historique de la saga.

John Wicker

Dans le sillage de la sortie de Ballerina, dont il a supervisé les reshoots massifs, le réalisateur a accordé un long entretien au Hollywood Reporter. Il ne mâche étonnamment pas ses mots sur la gestion de la franchise, dont il est désormais officiellement le pilote. Quand on lui parle de la série The Continental, il laisse transparaître une certaine frustration.

« Keanu [Reeves] et moi, je ne dirais pas qu’on a été mis sur la touche, mais nos opinions ont été entendues et pas vraiment prises en compte. [Le studio] a essayé de me convaincre qu’ils savaient ce qu’ils faisaient. Un groupe d’individus pensaient qu’ils avaient la recette secrète.

Mais si vous retirez l’intuition de producteur de Basil Iwanyk, si vous retirez la manière qu’à Keanu de réciter les dialogues décalés et si vous retirez tous les visuels que j’ai dans ma tête, issus de Wong Kar-wai, des anime, de Leone, de Bernardo Bertucci ou de Andrei Tchaikovsky… Alors, ce n’est pas la même chose. Ils pensaient qu’il suffisait d’utiliser des lentilles anamorphiques, de fabriquer un hôtel excentrique, d’ajouter des dialogues bizarres et d’insérer des histoires de crime. »

Peut-être cette expérience a-t-elle participé à son envie de perfectionner lui-même Ballerina, alors en pleine tourmente. À l’époque, l’acteur Ian McShane avait évoqué la nécessité de « protéger la franchise ». La protéger des problèmes de production, mais peut-être aussi des exécutifs obnubilés par la machine à cash qu’est désormais devenue.

D’ailleurs, Stahelski précise que Wick ne fera pas partie du prochain spin-off, consacré à Caine et réalisé par son interprète Donnie Yen en personne. Voilà qui forcera Lionsgate à envisager la promotion différemment, le studio ayant mis Keanu Reeves presque autant en avant que Ana de Armas pour vendre son dernier spin-off. Quant à John Wick 5, il devrait bel et bien voir le jour : « [Le studio] a été super, ils nous ont demandé de vraiment essayer et on a quelques très bonnes idées ; on va essayer ».