Films

Rapide : critique pied au plancher 

Par Antoine Desrues
15 avril 2025

La famille Balle perdue continue de prendre du galon. En attendant de voir le final de la trilogie d’action de Guillaume Pierret, son ancien chef opérateur, Rapide, le réalisateur e au grand écran et s’attaque à une autre forme d’adrénaline : la vitesse du film de course. Et ça fait du bien de voir ça en , à partir du 16 avril.  

© Universal

Need for Speed

Le temps d’un montage introductif qui donne le ton, Morgan S. Dalibert définit l’énergie de son bien nommé Rapide. Depuis sa petite enfance, Max (Paola Locatelli) a toujours aimé la vitesse. Sa découverte du karting lui fait découvrir une ion pour la course, et un rêve : devenir championne de F1. Alors qu’un stage en F3 lui donne l’opportunité de s’imposer dans le milieu, sa condition de femme la prive d’une sélection dans une écurie, malgré son talent évident.  

On pourrait s’attendre à un film de sport bête et méchant sur un personnage qui franchit les obstacles mis sur sa route, mais Rapide ajoute son grain de sel, à savoir un pétage de câble inaugural de son héroïne, qui provoque un accident dont elle se sent responsable. La violence inattendue de la scène éloigne Max des bolides, et renforce le discours social soigné du long-métrage. Sans père, et devant soutenir une mère désormais handicapée (Anne Marivin, très touchante), la jeune femme travaille en tant que dockeuse, sans espoir de se reconnecter à sa ion.

C’est étonnamment dans cette mise en place que Dalibert donne à son film une teinte différente, oserait-on dire “à la française”. Alors que le projet lorgne explicitement du côté de Jours de tonnerre (Tom Cruise y était un symbole de l’American Dream, le génie à l’état pur que rien n’arrête), Rapide se confronte à la réalité des classes sociales défavorisées, dont la survie financière empêche bien souvent d’imaginer un autre avenir.  

On pense également à Gran Turismo, dont l’inspiration du côté d’une histoire vraie (des joueurs du jeu vidéo sélectionnés pour devenir de véritables pilotes) justifiait un discours béat sur la méritocratie et l’égalité des chances. Pas de ça avec Max, qui existe dans un film de course paradoxalement marqué par des à-coups, y compris lors de sa rencontre avec Stanislas, ancien champion et fils à papa friqué qu’Alban Lenoir incarne comme un grand gamin loufoque.  

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Press F5 to F1

Les roues de la fortune

L’opposition de ces deux mondes n’est pas des plus fines, mais elle s’avère rudement efficace. Max ne se met pas juste à vivre ses rêves de richesse et de gloire grâce à son talent (cf. Gran Turismo). Au contraire, elle renvoie son nouveau mentor dans les cordes, et fait face à une barrière sociale qui semble infranchissable.  

Ce liant, particulièrement rafraîchissant, permet au film d’esquiver certains pièges du genre, quand bien même il assume la plupart de ses ages obligés (le rival, le training montage…). Rapide devient dès lors une proposition bouillonnante, au point où ses séquences de course, ambitieuses et joliment structurées, obtiennent une saveur supplémentaire au travers de cette héroïne qui a tout à perdre par rapport aux bourgeois de cet univers riche et masculin.  

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Il a beugné la bagnole, l’était impeccable

Si Dalibert s’amuse de la complicité progressive entre Max et Stanislas, il capte aussi une maladresse, un fossé qui les sépare et qui restera compliqué à résorber. Le résultat final n’arrive pas totalement à aller au bout de cette démarche désenchantée (on peut le comprendre), et on sent que le réalisateur priorise le savoir-faire de ses séquences d’action.  

Entre ses caméras embarquées, ses plans larges spectaculaires et un montage qui trouve un savant équilibre entre la sensation de vitesse et la spatialisation des véhicules, Rapide confirme tout le bien que l’on peut penser de “la team Balle perdue” et de son exigence. Le film perd peut-être au age une partie de sa hargne introductive et de son originalité narrative, mais il n’en reste pas moins un objet fast et furieux.  

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Résumé

Derrière le film de course léché, bien que classique, Rapide se distingue lorsqu’il confronte son héroïne à sa condition sociale. 

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Dario De Palma
Dario De Palma
il y a 1 mois

Le film se regarde sans ennui particulier mais est plombé par un scénario bourré de clichés et prévisible. Il reste quelques scènes de courses automobiles correctes (bien que trop courtes et montées hâtivement) mais un produit au final able.

dudenessmaster
dudenessmaster
il y a 1 mois

Très mauvais choix d’influenceuse/ »actrice » principale.
La F1 est a la mode on s’en doutais
Le film est une bouse on s’en doutais aussi.

Force a Alban Lenoir qui nous fera bien plus plaisir avec Balle perdue 3.

cidjay
cidjay
il y a 1 mois

Si ça marche, j’espère qu’ils feront une suite qui s’appellera « furieux« .

Spock
Spock
il y a 1 mois

Affiche très originale…