CAPTAIN AMERICAN’T
À quoi sert ce film Captain America : Brave New World ? À présenter le nouveau Captain America incarné par Anthony Mackie ? La (mauvaise) série Falcon et le soldat de l’hiver s’en est déjà chargé en 2021. À tenter un pseudo thriller politique à la sauce MCU ? Captain America 2 l’avait déjà tenté. À jouer avec un gros Hulk qui casse tout ? Déjà fait même si cette fois il est rouge. À préparer le futur de la saga du Multivers où les Avengers affronteront Doctor Doom ? Non, puisqu’il n’y a rien de nouveau ici – et certainement pas dans la scène post-générique.
Peut-être que c’était une formalité, pour entretenir coûte que coûte la flamme Captain America, et offrir à Sam Wilson sa première grande parade au cinéma après une dizaine d’années à traîner dans le MCU. Choisi comme successeur par Steve Rogers à la fin d’Avengers : Endgame et finalement intronisé à la fin de sa série, le personnage est désormais seul, sans Steve ni Bucky. Et puisque son titre super-héroïque en fait en théorie un futur pilier des Avengers, il était temps de le rendre un minimum intéressant et attachant.
Le age au blockbuster à 180 millions de dollars est un sacré baptême du feu, d’autant que le film réalisé par Julius Onah (The Cloverfield Paradox) arrive avec le bruit de quelques casseroles – gros reshoots, grosses réécritures, grosses rumeurs de bordel en coulisses. Mais pas d’inquiétude : Captain America : Brave New World n’a quasiment aucune saveur ni conséquence, et pourra être consommé ou évité sans problème.

CAPTAIN AMERICA 2 BIS
Même si le scénario tourne autour du Céleste des Éternels et répète en boucle le nom d’un élément qui prépare les X-Men, Captain America : Brave New World est un film de transition avant Les 4 Fantastiques, qui devra forcément préparer le terrain pour Avengers : Doomsday et Doctor Doom. Mais c’est surtout un film de recyclage, qui reprend presque tous les éléments de Captain America 2.
Il y a donc une autre histoire de complot politique et de contrôle de cerveau, un autre « Falcon » pour épauler Captain America, une autre « Widow » pour les accompagner, et un autre grand acteur qui semble s’être égaré dans un rôle de méchant (après Roberd Redford, Harrison Ford). Ce n’est sûrement pas un hasard si la présence de Red Hulk a été cramée durant la promo pour devenir le grand argument de vente : c’est l’une des seules choses qui attire l’attention.

C’est pourtant l’un des éléments les moins intéressants du film, plus efficace lorsqu’il colle à sa simple petite enquête. Quand Sam et son acolyte Joaquin Torres (vous l’avez sûrement déjà oublié, mais il était dans Falcon et le soldat de l’hiver) cherchent à remonter le fil pour trouver le vrai ennemi, Captain America 4 rappelle les bons côtés de Captain America 2. Il y a même quelques moments au début où le réalisateur Julius Onah marque des points, grâce à certaines ambiances servies par la musique de Laura Karpman.
Ça en ferait presque oublier les quelques blagues poussiéreuses, les décors sans âme, Giancarlo Esposito toujours aussi à l’aise dans le rôle de Giancarlo Esposito, ou encore le choix de l’actrice Shira Haas pour incarner une ex-Widow et cheffe de la sécurité du président – aussi crédible que Harrison Ford qui dit être honoré de jouer dans un Marvel. Mais tout ça s’envole rapidement lorsqu’il devient clair que Captain America 4 n’a pas grand-chose à raconter, si ce n’est le cahier des charges habituel.

LA LIGNE ROUGE
Sans surprise, la baston finale tourne autour de Red Hulk qui s’énerve et Sam Wilson qui essaye de l’arrêter. Et sans surprise, c’est le morceau le plus insipide du film puisque ça ressemble à n’importe quel Marvel. Pas à cause des effets visuels, relativement satisfaisants surtout après les monuments Thor 4 et Ant-Man 3. C’est l’un des rares atouts d’une histoire aussi terre-à-terre et grisâtre que Captain America 4 : le risque est moindre comparé aux aventures cosmiques de The Marvels par exemple.
Sans surprise, ce qui manque à Brave New World est un minimum d’imagination et d’ambition pour exploiter ce monde et ses personnages. Même le Céleste, pourtant placé au cœur de l’intrigue histoire d’assumer l’héritage des Éternels, est plus un fond d’écran qu’autre chose dans la grande scène d’action autour de lui.
Sam Wilson en est un autre exemple : il n’a pas de capacités surhumaines puisqu’il n’a pas pris de sérum de super-soldat comme Steve Rogers, mais il est équipé de nombreuses babioles technologiques, notamment des super-ailes. Le ciel est donc son terrain de jeu. Mais le film n’en fait pas grand-chose, si ce n’est transformer le héros en mini-avion de chasse à chaque séquence aérienne, sans parvenir à raconter visuellement sa puissance et ses exploits.
Qu’il se batte à mains nues contre un mercenaire mastoc, plusieurs soldats armés, des avions japonais ou un Red Hulk, Sam Wilson répète des coups, des chorégraphies voire des punchlines vus et revus. Sacrée ironie pour un film nommé Brave New World.

C’est d’autant plus frustrant que le blockbuster semblait avoir quelque chose à raconter avec ce Captain America noir et son coéquipier d’origine mexicaine, le président Thaddeus Ross hanté par des cadavres dans le placard, et les trajectoires d’Isaiah Bradley (Falcon et le soldat de l’hiver) et Samuel Sterns (L’Incroyable Hulk) – on ne citera pas la pauvre Liv Tyler, par respect pour ses sept secondes en plan large à l’écran. Mais le film ne fait rien de ces cartes politiques, notamment dans une conclusion particulièrement facile et pratique.
Mais le pire échec de Captain America 4 reste sûrement Sam Wilson. Marvel n’a toujours pas réussi à en faire un personnage solide et touchant, avec un tant soit peu d’âme. L’interprétation d’Anthony Mackie n’aide pas, mais c’est l’écriture qui pèche. Qu’a-t-il appris et compris sur lui-même et le monde dans Brave New World ? Bonne question. Auquel le film répond, normalement.

Addendum :
On commence quand-même en mettant de côté la fanfare Marvel. Pas la première fois qu’elle se fait détourner (Ryan Reynolds l’an dernier, qui se prenait pour Ralph Wiggum au début du film des Simpson)… Là Julius Onah – ou les équipes chargés du générique – ont pu arracher à Kevin Feige le droit de limiter le visuel à ces rectangles de lumière, faisant penser surtout au générique de « X-Men : Le Commencement » (les deux films ont droit à une séquence inspirée de la Crise des missiles Cubains), et raccord avec le dispositif de Samuel Sterns pour hypnotiser ses victimes – comme Evelyn Deavor dans « Les Indestructibles 2 » donc.
Déjà pas très original – curieux, y a personne qui en parle pourtant.
Déjà une volonté de pas en faire des caisses, en témoigne l’introduction :
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C’est Harrison Ford la grande vedette, même en étant supposé être un personnage secondaire. Et Anthony Mackie déboule à l’écran d’une manière encore plus légère qu’à ses débuts dans le MCU. Une photo à l’écran, et c’est bon c’est Captain America.
On est dans un bar, il voit ça tranquille, pépouze, le propriétaire lui offre un verre… et personne ne remet ça en question. Pas de « pas mon Captain ». Pas de bagarre, alors que encore une fois, on est dans un bar !?
Ok, cet homme est responsable, sympa. Mais comment ça se fait que tout les civils le soient ?
Bon mais ça, c’est Sam en civil. En costume par contre, là il a une intro qui tabasse, comme toujours en fait (voir toutes ses apparitions précédentes en Falcon). L’homme est très ordinaire, banal. Mais les icônes qu’il incarne, elles le rehaussent. Il est respecté, y compris des militaires – Dennis Dunphy, alias D-Man dans les comics, a un joli rôle secondaire.
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Après, le problème des antagonistes de Captain America : tous les meilleurs sont déjà és à l’écran. À moins de faire revenir Zola en robot géant, ou Zemo (on se le garde pour « Thunderbolts* ») ou bien ceux exilés ou morts, qu’est-ce qui reste ? Baron Blood ? Ça aurait été pas mal pour introduire les vampires, mais volant la vedette à Blade. Nuke ? Pour tout ce qui a trait aux vétérans, c’est bien, avec ou sans référence à la série « Jessica Jones ». La Société du Serpent e en vitesse, et c’est pas sûr qu’on les voit un jour convoiter la Couronne du Serpent. Mais sinon, pas beaucoup de vilains inédits, et ceux que Sam a affronté spécifiquement dans les comics, ils ne sont pas nombreux.
Donc Hulk rouge, mais en fait le Leader. Récupérer des vilains d’autres franchises, c’est un des avantages des univers connectés, il n’y a qu’à se rappeler des films « Ant-Man ». D’ailleurs Samuel Sterns est plus terre-à-terre qu’un MODOK, alors quitte à avoir un méchant à grosse tête…
Ce qu’il y a, c’est que une fois annoncé les acteurs, il ne pouvait y avoir aucun suspense. Le Rulk était attendu depuis longtemps, sa transformation était une évidence. Seule l’apparence physique de Sterns sera conservée dans l’ombre, mais il n’y aura pas d’autres surprises renversantes derrière…
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Par rapport aux cameos du dernier Marvel Studios avec Deadpool (tous spoilés très tôt), on y gagne en virant les apparitions gadgets – sauf celle de Bucky…
Mais ainsi, ce qui reste se retourne contre Marvel Studios, appuyant l’idée selon laquelle leurs films reposent sur les apparitions de personnages, moins sur la complexité du scénario.
Qui n’est pas si simplicite que ça : des dirigeants mondiaux qui sont prêts à s’écharper, ou (pire ?) à s’allier pour annexer le Céleste Tiamut et ses ressources formidables ? Remplacez ça par l’Ukraine, ou autres lubies concernant Gaza, le Groenland, le Canada, et vous vous rendez compte que Marvel Studios a vu loin, mais que malheureusement, la Réalité est plus surréaliste que la Fiction.
Ne pouvant rivaliser avec ça, ni se prendre sur le dos une cible, le film veut se faire plus vertueux et à peine subtil.
À une époque où les antihéros ent pour être unanimement plus excitants. Vince Gilligan dit quelque chose de plus ou moins pertinent à ce propos :
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https://www.premiere.fr/Series/News-Series/On-a-rendu-les-mechants-trop-sexy-le-createur-de-Breaking-Bad-appelle-a-un-changement
Des hommes braves, contre des jaloux…
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Ça y est, le MCU est enfin de retour ! Après une poignée de films absurdes, et beaucoup de mauvaise foi. Et ils le font envers et contre tout, littéralement.
Toujours avec une stratégie que personne n’a encore compris : ces histoires sont aussi faites pour le (jeune) public actuel, celui qui a ret cet univers depuis moins longtemps, celui qui ne s’attend pas à voir quelque chose de trop complexe, adulte ou cryptique. Tant pis pour les plus vieux spectateurs, de toute façon blasés au bout de 35 films – oui 35, mais tous les studios ayant de gros succès finissent par arriver à ce chiffre à un moment donné.
Avec un épisode qui, même en étant dans la continuité directe de cet univers, réussit à devenir mine de rien un long-métrage d’action solide, contenu.
Il y avait pourtant tout pour aboutir à un gloubiboulga, puisqu’il s’agit à la fois de la suite de « Captain America : Civil War » (les heurts des surhumains avec le gouvernement américain), légitimant ce film comme un quatrième volet… mais aussi la suite de « Avengers : Endgame », la série « Falcon et le Soldat de l’hiver », « Les Éternels »… et on remonte même jusqu’à « L’Incroyable Hulk », c’est à dire au tout début du MCU.
Symbolique, mais pas seulement :
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L’une des particularités des héros Marvel, c’est que leurs aventures tournent beaucoup autour de la course à l’armement, matériel ou biologique. De quoi relier Cap et Hulk via le programme du Super Soldat… jusque là, on est loin de faire un Kamoulox.
L’inclusion du Céleste qui a émergé dans le film de Chloé Zhao étant surtout un moyen de faire enfin référence à cet événement, en le transformant en un enjeu géopolitique. Moins pour l’Adamantium qu’il contiendrait (vous verriez un Wolverine subir le programme Arme X seulement maintenant ?) que comme prétexte pour créer un gros bouleversement mondial.
L’engagement de Julius Onah en tant que réalisateur aurait pu être un mauvais signe, vu comment il n’avait pas réussi à créer de la cohérence dans le film « The Cloverfield Paradox » (lui aussi tournant autour d’une course aux ressources vitales), finissant ainsi dans la grosse pantalonnade.
Heureusement, il n’en est rien ici, pas de parodie involontaire, ce qui est le signe d’une production qui a une direction un peu plus claire en tête, malgré des imprévus catastrophiques qui vont sacrément les handicaper.
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En attendant, le film tel qu’il se présente est tout sauf « Pop », ni élégant. Il est plutôt Brut, avec un vrai look de film d’action Bis, un peu sale – une église au Mexique, une baston vénère dans une casse, des labos crasseux. Avec un héros principal dont on n’a pas oublié qu’il était un humain sans pouvoirs, bien qu’avec un super équipement high-tech, comme n’importe quel Batman ou Iron Man (ça par contre on l’oublie un peu vite, bizarrement)… Comme pour prouver que Sam Wilson a des tripes, son style de combat y est d’ailleurs bien plus vicieux que Steve Rogers, pétant des membres et entaillant des chairs sans trop de remords. On a donc un peu plus de sang, sans aller jusqu’au sadisme d’un Steven Seagal – d’autant que Sam y est aussi asexué que Steve, et limite crypto gay à force de se faire du mouron pour ses meilleurs amis.
Bien entendu il y a le souvenir de « Captain America : Le Soldat de l’hiver », qui émerge dès qu’on voit Sam affronter un gros costaud, sans ailes ni bouclier, comme Steve avec Batroc… sauf que la conclusion est bien douloureuse, et ça sera pas la première fois.
C’est donc toujours un film de super espions et mercenaires, suffisamment terre-à-terre, avec quelques équivalents aux suites de 2014 et 2016 – on a un autre Falcon débonnaire en guise de partenaire/élève, Isaiah Bradley est comme Bucky Barnes, Ruth Bat-Seraph est plus comme Sharon Carter que comme Natasha Romanov, Samuel Sterns comme Zemo…
Similaire, mais ne racontant pas complétement la même chose.
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Car maintenant que Wilson a pris la suite de Rogers, en toute logique puisque tel est le sort de tous les sidekicks, formés par le héros principal, et ayant tous les deux été peu pris au sérieux à leurs débuts (Steve parce qu’il était malingre, Sam parce qu’il est trop doux)… il y a toutefois des interrogations sur sa légitimité, non pas parce qu’il vient d’une autre époque mais plutôt parce qu’il devra toujours exister dans l’ombre d’un héros plus « convenable ». La série « Falcon et le Soldat de l’hiver » avait levé peu à peu ses doutes, mais nous y voilà à nouveau, car 3 ans ont é (hors-champ), et un nouveau défi s’annonce… Même en n’étant pas rejeté par une partie du grand public, à coup de campagnes de dénigrement – c’est une grande différence par rapport aux histoires d’origine, qui se calaient sur la réaction agressive des lecteurs de comics – il y a la tendance du personnage à mettre les pieds dans le plat, comme Rogers. Son attachement à Bradley, le Captain trahi par l’Amérique, servant d’avertissement à ce qui pourrait lui arriver… et quand les deux sont ensemble à l’écran, il se e toujours des choses fortes et émouvantes.
De son côté, Thaddeus Ross a aussi droit à son heure de gloire sur grand écran, moins grotesque que dans les comics, tentant difficilement de trouver des solutions diplomatiques (tout le côté politique est une franche réussite), avec quelque chose d’autre à jouer que la menace sur les surhumains – ce père en souf n’étant lui-même pas exempt de péchés qui lui reviendront en pleine face, notamment lors d’une attaque aéronavale virtuose et tendue, sorte de version moderne de la Crise des missiles cubains (certes, « X-Men : Le Commencement » en avait déjà créé une version alternative).
Étonnement, ça n’est pas seulement un film faisant la critique du bellicisme de l’Amérique et des jeux de pouvoirs internationaux, encore très actuels… Mais aussi une histoire qui se révèle assez sentimentale.
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Concrètement, du boulot de bonne qualité, même si le film aurait pu (dû ?) clairement être plus audacieux… la faute à une cascade d’embûches qui sont tombées sur la production, une par une :
D’abord la mort de William Hurt, Ross étant crucial au script établi il y a des années, sa transformation en Hulk rouge étant même attendue depuis longtemps (il aurait été impossible de ne pas la prédire, donc il sera normal de l’utiliser en promo). En reprenant le rôle, Harrison Ford amène avec lui une aura quasi identique, ainsi qu’un peu de Méta (« Air Force One », vieux râleur)…
Le film commence à se tourner alors que la grève des scénaristes US commence. Donc beaucoup de scènes se retrouveront obsolètes, réécrites régulièrement par une succession de scénaristes…
Le sous-titre originel était « …New World Order » ? Maintenant trop connoté conspirationniste, pas envie de se coltiner ces idioties – le « …Brave New World » n’étant pas trop raccord avec Aldous Huxley, la machination de l’antagoniste étant plutôt motivée par la vengeance…
La super-héroïne Sabra sera présente ? Les attentats du Hamas déboulent, les représailles ensuite et les divisions philosophiques violentes. Le personnage gardera donc son nom civil, mais n’est que lointainement une métaphore des alliances entre les USA et Israël…
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Et ça sera aussi le début des manœuvres de Marvel pour éviter de stimuler encore plus les forces des haineux, alors que la communication sur les réseaux sociaux est indispensable à la promo du film… et l’ignorance est telle que personne ne veut reconnaître que les comics Marvel ont toujours eu des velléités progressistes, ne serait-ce que pour se distinguer de DC.
Alors Ross ne sera pas du tout une métaphore de Trump (comment ça aurait pu être le cas, il est bien plus adulte et humain ?), le Leader pas du tout un conseiller à la Musk (tout sauf occulte, lui)… Pas de businessmen véreux ici, quelques dirigeants cupides voulant carrément s’approprier des territoires mais qui ne sont pas habités… Ça va, plus personne ne pourra tiquer pendant les projections tests, même si Marvel Studios se fait encore une fois légèrement prophète (après le « Snap ! », qui anticipait la Pandémie), compte tenu du contexte actuel en Amérique.
Enlevant un paquet de références (on a failli avoir plus de personnages issus de l’univers de Hulk), le film comblera les trous en usant de la Société du Serpent, ennemis tenaces des comics Marvel… qui seront représentés uniquement par Sidewinder et Copperhead (deux autres ont été coupés), pas du tout en costumes kitsch, heureusement – l’occasion de se payer un Giancarlo Esposito flamboyant, volant la vedette à chaque apparition…
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Quel film aurait pu se relever de toutes ces contraintes ?? Ben celui-ci, même si seuls ceux qui l’ont vu sans préjugés s’en rendront compte.
Évidemment Marvel Studios est coutumier dans l’art de se faire railler… et ils n’en ont toujours rien à faire (quand-même, des individus en costumes bariolés !), ce film pouvant facilement tendre le bâton pour se faire battre : « machin charisme » (de la part de ceux qui pensent que les noirs autoritaires devraient tous être comme Denzel), « trop petite la Ruth » (quel rapport avec la force de frappe ?), « on s’en fout etc.. »
Oui et ? Ben rien, y en a un paquet d’éléments de langage comme ça, sans originalité (et ça veut de la qualité ?).
Toutefois Kevin Feige n’est pas bête : mieux vaut ce festival de vannes à propos d’un film qui s’est malheureusement aseptisé, plutôt que des menaces nauséabondes en pagaille, qui n’ont que ça à foutre au point de parasiter la promotion.
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D’autant que le résultat est pas mal en fin de compte, ça marche bien, c’est du travail humble, sobre et fonctionnel, pas lourd ni trop didactique – à une époque ou des films d’auteur se prennent pour David Lean, sans la subtilité (en ce moment, Brady Corbet et ses 15 minutes d’entracte, qui dit mieux ?)…
L’action est bien présente (trois grosses séquences, plus quelques unes plus petites), elle fait souvent mal, et c’est tant mieux. Mais l’épilogue (avec beaucoup de gens physiquement brisés) est un petit peu trop précipité, trop décontracté. Même pour des hommes d’action qui savent décompresser, comme dans la réalité – sans oublier un caméo et une scène post-générique bien trop opportunistes…
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Il serait dommage d’être méprisant devant un film qui nous rappelle ce que sont les héros : des gens biens, cools, qui font ce qu’il faut, quand il le faut, comme ils peuvent, et pour aider les innocents.
Et dans un dernier dialogue de Sam Wilson, on voit un peu poindre le Julius Onah réalisateur de « The Girl Is in Trouble » et « Luce » (bons petits films d’acteurs)… Quand il parle de ce qu’il représente, de ce que le monde croit attendre de lui, de la pression sur ses épaules.
À propos du rôle de Captain America ? Ou de sa condition d’homme noir, jugé superficiellement pour ce qu’il « devrait » être ?
À votre avis…
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C’est un monde imparfait… Et c’est le meilleur qu’on puisse avoir.
Est ce que le soldat du week end de la Pentecôte est présent dans le film ?
J’irais quand même. Ce film m’a l’air quand même de raconter plus de choses que Deadpool vs Wolverine dont le succès est à classer parmi les 100 plus grands mystères de la vie. Et puis j’ai un chouia apprécié Cloverfield Paradox (oui, jetez-moi vos tomates.)
Sam Wilson n’est et ne sera jamais T’Challa. Le personnage originel n’était que le sidekick de Captain America dans une Amérique post apartheid . Vouloir lui faire remplacer Steve Rogers a été une erreur, car le Captain America des années 40 a eu le temps de faire son introspection et de déer son comportement républicain. Ce n’est pas en adoptant un personnage typiquement wok.e et fallot que la sauce prendra (qui plus est interprété par un acteur transparent)
En même temps, on sait à quoi s’attendre…
Sur toutes les images de l’article, on voit Hulk bâiller !
Chose intéressante à signaler : les critiques du film qui ont déboulé très vite le jour même de sa sortie, c’est à dire dans la foulée d’une avant-première nocturne, puis des premières séances en matinée, faute de projections faîtes avec des semaines d’avance (ça peut créer du ressentiment, et le sentiment qu’on cache la mauvaise qualité)…
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Ce qui laisse peu de temps pour digérer le film, l’analyser vraiment en détail, chercher des thématiques… – grand fléau moderne, on ne compte plus les écrits qui sont incapables de réfléchir sur un film à tête reposée, se dépêchant alors de vite communiquer avant de er à autre chose.
Et faute de mieux, se contenter de la réputation marvelienne, mauvaise et porteuse de nombreux clichés.
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À moins que ce soit justement un film tellement simple et générique que sa digestion est d’autant plus rapide et facile, qu’il n’y a pas grand chose caché derrière son scénario et le jeu de ses acteurs – mais, en est-on bien sûr ?
De toute façon, quoi que fassent Marvel/Disney, ils auront toujours tort, c’est logique.
Alors, « The Brutalist » devient l’antithèse idéale de ce « Captain America… ».
Vu hier. Je ne m’attendais à rien et pourtant j’ai é un bon moment. Le gros regret : que les BA s’obstinent à gâcher tout le film et à montrer 90% des grosses scènes.
Si Red Hulk n’avait pas été révélé, je pense que le film aurait gagné en impact. Mais non, tout est gâché
L’affiche me dit de fuir, le héros me pousse au suicide, l’histoire va me filer alzheimer, et le film me degoutera définitivement de retourner au cinéma.
Je vais tranquillement attendre 1 siecle un bon marvel. Plus sage.
La vraie ironie du titre « Brave New World » est qu’il soit attaché à du gros divertissement qui tâche, quand on connaît le propos du bouquin d’Huxley . Mais je vais vous accorder le bénéfice du doute et imaginer que vous avez noté ça dans un précédent article.