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Transformers 5 : The Last Knight – critique Schizotron

Par Simon Riaux
11 juin 2023
MAJ : 11 décembre 2023

Etrange objet que Transformers 4 : L’Âge de l’extinction), illustre la fascination que procure cette série de films aussi qualitative qu’avec d’invraisemblables défauts.

Transformers 5 : The Last Knight : Affiche

OPTIMUS TRIME

Transformers 5 ne détonne en rien par rapport aux thématiques agitées par ses prédécesseurs. On y retrouve une science-fiction de bazar, prétexte à rejouer un affrontement entre tenants du bien et envahisseurs débiles, une fascination morbide pour la figure du soldat et la représentation de la mise à mort, tout comme une propension souvent parasite du metteur en scène à sur-érotiser ses protagonistes féminins, sorte de morceaux de viande humides et suintants.

De même, le dernier chapitre en date essaie d’ajouter un nouvel étage à une fusée mythologique qui n’a désormais plus aucun sens. Pire, elle lance des idées rigolotes à défaut d’être malines (des grosses épées ! la légende Arthurienne !) pour ne jamais s’inquiéter de comment ces divers éléments vont s’imbriquer dans le récit, ou si ce dernier est bien fonctionnel. Et pour le coup, Michael Bay n’avait probablement jamais envisagé sa narration avec un pareil je-m’en-foutisme.

Même quand il est question d’humilier un comédien réputé (ici Anthony Hopkins, après John Turturro et John Malkovich), il semble comme absent à lui-même. L’histoire qui nous est contée s’enchaîne ainsi sans jamais se soucier du spectateur, ne cherchant même pas à dissimuler sa vacuité.

 

Photo Anthony HopkinsBah quoi ?

 

SCHIZOTRON

Encore plus vide, incohérent et vain que les chapitres précédents, The Last Knight demeure néanmoins un terrain d’expérimentations ionnantes pour son auteur. Encore une fois, Bay repousse les limites de l’interaction entre trucages physiques surabondants et imageries numériques, le tout avec une attention apportée au montage et à la photographie indéniables.

Il n’apparaît pas tant incapable de gérer l’espace où se déroulent ses séquences les plus impressionnantes que désireux d’en remodeler les règles à l’infini. Le résultat est écrasant, parfois inable tant il provoque d’épuisement chez le spectateur, mais s’avère une signature qui tient à la fois du destruction porn gonzo et d’une forme d’euphorie juvénile qui n’a aujourd’hui aucun équivalent à Hollywood.

 

Photo Mark WahlbergMark Wahlberg, acteur le mieux payé de 2017, on rappelle

 

Signe que Michael Bay est bel et bien en train de questionner la structure et la forme de son art, on est surpris de voir combien il parvient à sortir du canevas traditionnel du blockbuster d’action. À la réflexion, si son métrage est émaillé de centaines de plans spectaculaires, s’il s’efforce de faire de la moindre image un condensé de composition hallucinogène, il ne cherche plus à organiser son récit autour de séquences d’action à proprement parler. Le résultat est à la fois déceptif – le film perd en punch – et intrigant, tant reste en mémoire l’impression d’assister à un work in progress, le développement d’une chrysalide monstrueuse.

Transformers 5 se regarde donc comme un OVNI, dont on ne sait trop s’il est le dernier survivant d’une espèce inconnue venue se désintégrer à nos pieds ou l’ambassadeur d’une nouvelle forme de vie, qu’il nous faudra encore quelque siècles pour comprendre.

 

Affiche française

Rédacteurs :
Résumé

Stupide et virtuose, abrutissant mais riche, Transformers demeure cet éreintant paradoxe, ce parangon de blockbuster décérébré étonnamment expérimental.

Autres avis
  • Mathieu Jaborska

    Tout ceux qui prétendent être restés éveillés jusqu'à la fin mentent.

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Flo1
Flo1
il y a 8 mois

Énième et dernier retour, dont on dirait un sabotage volontaire – ou un acte kamikaze.
Et au final, ça ne va à chaque fois pas plus loin que « y a des robots cachés venus du é, les gentils sont nobles et les méchants perfides sans grandes motivations propres à chacun, on casse tout et les gentils regardent le ciel avec la caméra tournant autour au ralenti ». 
Étendre l’histoire du personnage de Wahlberg (ingénieur, mais pas ingénieux), dans un contexte où les évènements de Chicago ont créé des zones de guerre, et une chasse aux cybertroniens qui n’a toujours aucun sens – pourquoi bon sang on laisse tellement de e-droits aux criminels ?
Pourquoi cette histoire reste-t-elle trop faible malgré l’existence d’une mythologie ? Ou plutôt trop délayée, ses détails attendant trop une future suite pour être pleinement développés, au lieu de le faire de suite ? 
On se retrouve à nouveau avec un hyper film, dont chaque idée narrative aurait suffit à alimenter un film entier (on aurait pû en faire 10 au lieu de 5), en étant développée jusqu’au bout : 

L’introduction de Isabela Merced, censée rattraper l’idée initiale du quatrième (avoir cette fois une héroïne lycéenne) ? Vaine, résolue à devenir une fille de substitution, et adios ensuite, jusqu’à la fin…
Présenter des militaires intolérants (même pas Lennox, de retour, ne sert à arrondir les angles), tout ça pour recréer progressivement une relation de confiance ? Trop survolé, la critique de la cybertrophobie y est définitivement artificielle (c’est un comble)…
Faire du Transformers sous les gravats ou bien façon Western ? Alléchant, mais trop vite expédié (tout comme le petit comique de service, réintroduit dans la saga)…
Faire que Optimus se retourne contre les Autobots ? Superficiel (il se fait juste laver le cerveau, alors que le personnage était en mesure de développer un ressentiment envers l’Humanité), absent une grosse partie du film, résolu ensuite en cinq minutes – et une belle baston…
Faire du English Transformers, avec la geste arthurienne en arrière-plan ainsi qu’une romcom aux gags familiers (les mêmes que dans le premier « Bad Boys ») ? Un déficit d’imagination manifeste, dont on retiendra surtout l’incorporation de Anthony Hopkins dans l’univers de Michael Bay.
Au moins lui est fendard, balançant des énormités mythologiques ou agressives, en y croyant vraiment. Son majordome – automate sous le bras, il redonne du tonus à la Saga avant son auto implosion (et la disparition de son personnage, prise hélas par dessus la jambe)… et un bonus post-générique qui restera définitivement lettre morte.

On a l’impression tenace que tout ça s’adressait d’abord à des enfants en bas âge… alors que le visuel chargé et le potentiel dramatique vont dans un sens plus ado/adulte. Un peu comme certains autres gros films à franchises très très décriés et clivants pour de mêmes raisons : finalement, les personnages n’y volent pas très haut, et ça sonne généralement comme très ridicule, plus du tout crédibilisé.
L’impression aussi qu’il faudrait être « fou » pour continuer à aller voir des « Transformers » au cinéma. C’est bien dans un parc d’attraction que ce genre de franchise semble avoir sa place, où le public pourrait kiffer les destructions en bougeant avec les robots, plutôt qu’en restant assis les yeux braqués sur des gros shoots de malade – ici Bay s’amuse avec l’IMAX, et ce sont encore des plans incroyables, au service d’un véritable grand climax.
On dirait que Bay aura finalement régressé dans son propos à un niveau similaire aux anciennes séries d’animation, au scénario assez simplifié. Là où les deux premiers arrivaient à s’en affranchir un peu plus, à entrer dans un monde de vrais humains, avec du vrai émerveillement par moments réguliers… La « touche » Steven Spielberg. Qui encore crédité ici en tant que producteur délégué. Pas sûr du tout qu’il y ait participé, ou alors c’est un titre fantoche pour lui.

Bref, c’est dans ses films « à coté » que Bay a l’air de bosser plus sa narration, sa relation avec ses acteurs, d’en avoir quelque chose à faire n’en déplaise à ceux qui l’ont toujours critiqué. Et dans les « Trfs », il essaie juste de déer les limites, avec un peu de cynisme derrière, histoire de faire justement « plaisir » à ceux qui le critiquent, de montrer qu’il est encore capable de ne pas avoir de substance, de rabaisser son réel talent. Et il y arrive, faute de producteur pour lui rappeler qu’il est aussi censé réaliser un film avec une bonne histoire, aliens géants ou pas. 
Au bout de 10 ans, il faut bien évoluer vers le haut. Donc sans lui.

Osheridan
Osheridan
il y a 1 année

Je viens de voir le film. C’est totalement fou le budget que ce film a du demander tellement il y a d’énormes moyens à disposition entre les dizaines d’autos dont une McLaren, Lamborghini, des Mercedes, hyundai et j’en e côté automobile, les avions de chasse, les hélicoptères, les navires, etc…
Tout ça pour un film où le scénario et les textes des comédiens donnent envie de pleurer ou de rire jaune. C’est atroce.

Des séries TV américaines populaires avec deux ou trois fois moins de budget font 100 fois mieux en terme de pertinence et d’accrochage de leur public.

Ce Transformers 5 est la caricature du blockbuster. Des tonnes d’effets spéciaux et de moyens pour un film où ses acteurs sont presque payés pour tiré le film du bourbier au lieu d’en etre catapulté.
Tristesse un tel gâchis de moyens pour ce résultat là.

omg
omg
il y a 1 année

Le meilleur depuis film mon curé chez les nudistes

Altaïr Demantia
Altaïr Demantia
il y a 1 année

Un Bay où Bay pousse tous les curseurs à fond comme dans Bad Boys 2.

Perso, j’adore. Le seul truc qui ne va pas dans ce film c’est Wahlberg qui joue toujours aussi mal. Ça et le fait qu’il a du baume pour les lèvres sur la bouche pendant tout le film, on dirait qu’il revient des sports d’hiver. J’ai trouvé ça pertubant.

Sanchez
Sanchez
il y a 4 années

Effectivement j’ai jamais tenu jusqu’au bout. Déjà je fais un peu trop la fête , pas besoin de perdre des neurones en plus

Hank Hulé
Hank Hulé
il y a 4 années

comment ai-je pu dormir avec un tel raffut ?

Matrix R
Matrix R
il y a 4 années

Combien de réalisateurs peuvent se vanter de filmer des scénario banaux et être rentable?????
La liste est très faible voire quasi inexistante. Même vos génies comme Lynch se sont mordus les doigts (coucou DUne). L’épisode 5 est le mal de la saga, celui de trop

Birdy
Birdy
il y a 4 années

@的时候水电费水电费水电费水电费是的 Bran : aie c’est l’alzeihmer qui commence… Tu as oublié tous les (vrais) films qui ont bercés ta période cinéphile… Remarque tu pourras bientôt revoir tous les jours Le Parrain, Les Leone, Jaws, Vol au dessus d’un nid de coucou, Terminator, etc… En ayant l’impression de les découvrir à chaque fois. Nous on se tapera Transformers 8 en souffrant.

Bran
Bran
il y a 4 années

Plus le temps e et plus j’aime cette saga y compris le 5.

Birdy
Birdy
il y a 4 années

Les coms du forum sont bien plus droles que ce truc ! ça doit etre dur la vie de critique parfois… vous avez tiré à la courte paille pour désigner qui allait se taper la projo de cet étron ?