Pour sa seulement deuxième réalisation au cinéma après une brillante carrière à la télévision (State of Play, Sex Traffic), David Yates s’en sort plutôt bien, car en plus d’être une nouvelle machine à dollars, à attentes et à frustrations, ce cinquième film n’en reste pas moins que l’adaptation du plus faible volume de la saga. En effet, de la crise d’adolescence inable au manque flagrant d’action ou d’humour, le livre s’inscrit plus dans une continuité que dans un tournant ou même un apport quelconque. Ce qui est logiquement aussi le cas du film, inégal et parfois ennuyeux, même si le réalisateur britannique réussit à se faire plus fin psychologue et meilleur conteur grâce à un sens de l’ellipse et du montage salvateur.
Entre un Le Prince de Sang-mêlé. Il se paie ainsi le drôle de luxe de finir sur un chaud-froid. D’un côté, un combat tant attendu à la mise en scène maîtrisée et gratifiante, et de l’autre, une étrange sensation d’en savoir ni plus ni moins et d’avoir ainsi é 2h20 à tourner en rond.
Il en va d’ailleurs de même avec le casting, parfait mais déséquilibré. La valse des visages n’en finit plus entre le retrait flagrant de Ron et Hermione, le retour de Sirius, le coucou d’Emma Thompson, le bisou de Cho, un Hagrid absent et sa remplaçante qui l’est autant, sans oublier une Helena Bonham Carter, qui pour le peu qu’elle est à l’écran se croit encore dans un film de Tim Burton. Finalement, ce sont deux nouvelles arrivantes qui tirent le mieux leur épingle du jeu, Dolores Ombrage tout en rose et pincements par Imelda Staunton et Luna Lovegood par la faussement larguée et rafraîchissante Evanna Lynch.
J’a doré